23 - mort de Sara


Après le sacrifice d’Isaac détourné sur un bélier au dernier moment, “l’Ange de Yahvé” renouvelle, au nom de son patron, les promesses faites à Abraham :


ge.22.17 je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer;


Le souci de la “postérité” est sans cesse présent dans le texte biblique. De même que les généalogies fantaisistes, mais dont le rôle est le même : garantir une pérennité des “lignées”. Cela est vrai de toutes les croyances, et de tout temps : la vie d’un homme n’est jamais vue que comme une brève parenthèse, fût-elle de quelques centaines d’années… dans le flot continu des ancêtres et de la descendance.

Une des caractéristiques de notre temps est au contraire — me semble-t-il — de mettre l’accent sur la durée de la vie et ce que l’on y réalise, en rejetant dans l’ombre ceux qui nous ont précédés, et en ignorant le plus possible ce qui a le plus de chances de se produire après nous… 

Abraham ayant donc scellé de nouveau “l’Alliance” avec l’Éternel retourne vivre à “Bersabée”.


Passons sur le couplet (Ge 22. 20-24) concernant la descendance de Nahor, frère d’Abraham. La mort de Sara, donne lieu à une supplique d’Abraham envers les habitants du lieu où résidait la morte pour qu’ils lui accordent un endroit où l’ensevelir, après diverses négociations


ge.23.19 Après cela, Abraham enterra Sara, sa femme, dans la caverne du champ de Macpéla, vis-à-vis de Mamré, qui est Hébron, dans le pays de Canaan.


Le serment de la cuisse


Ensuite de quoi, Abraham qui commence à se sentir vieux, songe à marier son fils, et demande à son serviteur en chef d’aller lui quérir une femme pour Isaac, qui ne soit pas parmi les Cananéennes, mais « dans son pays et sa parenté » Abraham a donc le souci de l’endogamie… 


Ici, un détail curieux : Abraham demande au serviteur de lui jurer obéissance au nom de Yahvé,  par un geste particulier :


Mets, je te prie, ta main sous ma cuisse; ge.24.3 et je te ferai jurer…


Osty met en note : 


« La cuisse : euphémisme pour désigner le sexe. » et donne trois autres occurrences de ce geste symbolique (46, 26 - 47,29 et Ex. 1,5). Puis il précise « pour prendre à témoin du serment qu’on va jurer sur les sources mêmes de la vie. »


Voilà un geste assez étonnant envers Abraham, quand on se souvient de la colère de Noé parce qu’on l’aurait vu tout nu…


demain : Isaac et Rebecca, un feuilleton digne de “Nous Deux”.


  25 - Rebecca et Isaac Le chapitre 24 de la Genèse, je le disais hier, est la première apparition du “roman à l’eau de rose”, du feuillet...