24 - “L’homme qui rit”
Yahvé avait promis à Abraham que Sara, sa femme, qui avait dû avoir recours à la GPA jusqu’ici, finirait par lui donner un fils. Et cela se produisit, dit le texte, quand Abraham eut cent ans. Bel exploit !
ge.21.5 Abraham était âgé de cent ans, à la naissance d’Isaac, son fils.
Selon les exégètes, le nom d’Isaac signifierait “celui qui rit”. Et cette naissance, de plus, suscite des rires… c’est du moins ce que déclare Sara. En effet, elle se plaint des moqueries du fils de “l’autre” :
ge.21.9 Sara vit rire le fils qu’Agar, l’Egyptienne, avait enfanté à Abraham;
Je suppose qu’en hébreu il doit y avoir pas mal de connotations, des jeux de mots entre le rire évoqué par le nom d’Isaac et le rire de ceux qui se moquent de lui… Mais il y a des variantes entre les traductions :
Osty traduit différemment ce verset :
ge. 21.9 Sara vit le fils que l’Égyptienne Agar avait enfanté à Abraham en train de jouer avec Isaac, son fils
Mais il ajoute en note: « lit. “faisant rire”, “plaisantant”. »
Alors qui est-ce qui rit ? Isaac ou le fils de “l’autre” ?
On peut remarquer que jusqu’ici ce fils “de l’autre” qui n’est pas nommé est en fait Ismaël.
Mais Yahvé intervient pour prévenir le crêpage de chignons :
Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera; car c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre. ge.21.13 Je ferai aussi une nation du fils de ta servante; car il est ta postérité.
Donc, en fin compte, tout le monde est content. Mais avec des yeux modernes, on peut voir là, néanmoins, les problèmes que posent déjà de nos jours les nombreuses “familles recomposées”… et l’adoption probable de la “GPA” ne fera qu’envenimer ces situations.
Victor Hugo, grand connaisseur de l’Ancien Testament n’a pas choisi Isaac pour héros de son roman “L’homme qui rit”… Il voulait un personnage de l’aristocratie de son époque.